🏆 Bernanos Histoire D Un Homme Libre
Georges Bernanos, histoire d'un homme libre" Ce lundi 30 septembre à 22h35: Témoin des grands événements du 20e siècle, Georges Bernanos (1888-1948) a été en son temps un "lanceur d’alerte" et un visionnaire, comme le fut Georges Orwell. Toute sa vie durant il combat les totalitarismes, les dérives idéologiques, le capitalisme, la société de consommation, les
Bernanospréfigure tout un mouvement de pensée (Ellul, Charbonneau, Anders). Il faut néanmoins avoir en tête que Bernanos est un client de café. Ce n’est pas un historien ou un sociologue. Il ne dispose pas d’une bibliothèque de 300 000 volumes. C’est un homme seul, dans un café, qui lit le journal. Tout ce qu’il dit, tout ce qu
2vOK. Il serait tentant d’enterrer Georges Bernanos au Panthéon des écrivains salauds, en sa qualité d’auteur catholique, royaliste et antidémocrate. Cependant, la ligne directrice de l’œuvre de Bernanos, qu’elle soit romanesque ou philosophique, c’est son amour inconditionnel de la liberté. Voilà comment les vieux de la vieille garde maoïste, néo-maurrassiens, hussards et orwelliens, se retrouvent chez cet auteur. Antidémocrate, antitotalitaire, Bernanos dénonce et combat tous régimes qui, selon lui met à mal son idéal romantique et proprement français de la Liberté. Bernanos et la démocratie Lors de son exil brésilien, Bernanos espère créer une Petite France ». Celle-ci est celle des français de l’ancien régime qu’il considère comme élevés avec le goût de la liberté, chose dont l’homme né en démocratie est totalement dénué. Selon lui, La nouvelle France, plongée dans l’égalitarisme, a tué la liberté. La démocratie, ou la loi du nombre, promeut une » civilisation de la quantité et le » règne des imbéciles terme cher à l’auteur. Par lui-même Un monde dominé par la force est un monde abominable, mais le nombre dominé par le nombre est ignoble. La force fait tôt ou tard surgir des révoltés, elle engendre l’esprit de révolte, elle fait des héros et des martyrs. La tyrannie abjecte du nombre est une infection lente qui n’a jamais provoqué de fièvre. Le nombre crée une société à son image, une société d’êtres non pas égaux mais pareils, seulement reconnaissables à leurs empreintes digitales. » Anti-totalitaire et anti-américaniste Bernanos est profondément antitotalitaire dans la mesure où l’Homme nouveau est selon lui une sottise absolue. La modernité ne l’intéresse pas. D’après l’auteur, elle est nocive car asservit les hommes. Voilà pourquoi, dès la fin de la guerre, Bernanos dénonce la complaisance des Occidentaux envers le régime stalinien. Il affiche également un anti-américanisme précoce, considérant que les deux régimes sont des régimes capitalistiques, recherchant la production de masse. Non content de critiquer les fins, Bernanos critique également les moyens. La machinerie fait l’objet d’un essai entier de Bernanos La France contre les robots » où il critique les nouveaux moyens de production où l’homme n’est plus créateur mais esclave de la machine. Elle intéresse les cinéastes des deux blocs, en URSS chez Eisenstein, aux Etats-Unis chez Chaplin. Enfin, par les actes, Bernanos montre son courage politique en quittant l’Espagne dès 1936 après avoir assisté aux massacres commis par les franquistes qu’il dénoncera en 1938 dans un pamphlet intitulé Les grands cimetières sous la lune ». Durant la Seconde Guerre Mondiale, il présidera par ailleurs le Comité de la France Libre de Rio. Face aux dogmes, un homme incorruptible Le jeune Bernanos, catholique fervent, monarchiste passionné, participait jusqu’à la fin de la guerre aux différents colloques et activités culturelles de l’Action Française. C’est sous l’influence morale du vieux maître de Martigues que Bernanos, fait ses premières armes dans le politique. Sa foi et son passage parmi les Camelots, ont fait de Bernanos un véritable réactionnaire. Le terme de réactionnaire est si souvent galvaudé, qu’il mérite que l’on s’y intéresse. Le réactionnaire n’est pas un révolutionnaire, mais un révolté. La réaction ne doit s’envisager, non pas comme une révolution qui change un système politique et social du tout au tout, avec l’idée sous-jacente que l’Homme nouveau est envisageable et potentiellement créable, mais comme une révolte prônant le retour à la loi naturelle. La réaction se conçoit comme la supériorité de la loi naturelle sur la loi des hommes. Finalement, Antigone est la figure même, l’idéal type de la révolte réactionnaire. Cet amour pour l’ancienne France, son attachement aux campagnes et sa foi inébranlable inspirent ainsi largement les personnages du Journal d’un curé de campagne » et de Sous le soleil de Satan ». L’œuvre de Bernanos survit à son époque par la modernité des sujets qui y sont traités. Sa pensée singulière est susceptible de rassembler de nombreuses figures antagonistes tels que Boutang, Pasolini ou Adorno, faisant de lui le plus énigmatique des anarchistes de droite, en sa qualité d’antidémocrate, de catholique, et de fervent défenseur de la liberté.
LA LIBERTE POURQUOI FAIRE ?, GEORGES BERNANOS 1888-1948 21 Mars 2017 Rédigé par TRICOIRE CLAUDE et publié depuis Overblog La liberté, pour quoi faire?Georges BernanosParis, Gallimard, Un prophète n'est vraiment prophète qu'après sa mort, et jusque-là ce n'est pas un homme très fréquentable. Je ne suis pas un prophète, mais il arrive que je voie ce que les autres voient comme moi, mais ne veulent pas voir. Le monde moderne regorge aujourd'hui d'hommes d'affaires et de policiers, mais il a bien besoin d'entendre quelques voix libératrices. Une voix libre, si morose qu'elle soit, est toujours libératrice. Les voix libératrices ne sont pas les voix apaisantes, les voix rassurantes. Elles ne se contentent pas de nous inviter à attendre l'avenir comme on attend le train. L'avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l'avenir, on le fait.» A son retour en France, en juin 1945, Georges Bernanos revient en France après six années où il s’est exilé au Brésil dès le début de la Seconde Guerre mondiale. Déçu par ce qu’il constate à son retour dans le monde politique il publie en 1948 une série d’articles et de conférence sous le titre La Liberté pourquoi faire ? où il reprend sans cesse les thèmes majeurs de sa Liberté pour quoi faire ?-La France devant le Monde de et L'Esprit veut dénoncer le monde moderne devenu esclave de la technique, le retour aux vieilles magouilles politiciennes pour redonner une âme à la France. Fidèle à ses idées il s’en prend aux élites enfermées sur elles-mêmes et il préconise pour la France au sortir de la Libération de placer la renaissance du pays sur le plan strictement spirituelA relire cet ouvrage aujourd’hui on peut se poser la question Bernanos n’a-t-il pas œuvre de prophète ? En dénonçant un monde où règne l’argent est roi, une technicité à outrance, une mondialisation déjà ! qui nivelle par le bas, où les politiques sont plus soucieux de leurs intérêts propres que du bien commun Bernanos donne raison à tous les polémistes déclinistes d’aujourd’hui. Mais rare sont ceux qui ont le talent, qui possèdent une prose aussi puissante d’un Bernanos ! Les débats actuels manquent d’une telle plume pour nous donner à penser véritablement C’est la dernière fois, à la veille de mourir, que Bernanos jette son défi d'homme libre au monde contemporain, tant il est vrai qu'une des fonctions de l'esprit est de réveiller sans cesse l'inquiétude, et de renverser toutes les garanties du confort intellectuel.Un prophète n'est vraiment prophète qu'après sa mort, et jusque-là ce n'est pas un homme très fréquentable. Je ne suis pas un prophète, mais il arrive que je voie ce que les autres voient comme moi, mais ne veulent pas voir. Le monde moderne regorge aujourd'hui d'hommes d'affaires et de policiers, mais il a bien besoin d'entendre quelques voix libératrices. Une voix libre, si morose qu'elle soit, est toujours libératrice. Les voix libératrices ne sont pas les voix apaisantes, les voix rassurantes. Elles ne se contentent pas de nous inviter à attendre l'avenir comme on attend le train. L'avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l'avenir, on le fait.»L’auteur Georges BernanosIl est né à Paris en grandit dans un milieu catholique qui influença profondément son orientation et lui fit prendre conscience très tôt de la valeur surnaturelle de la 1913, après avoir obtenu une licence en droit et en lettres, l’Action française lui confia la direction de l’avant garde de Normandie, hebdomadaire monarchiste de Rouen. S’il rompit avec l’Action française en 1926 après sa condamnation par Rome, il en restera commença sa carrière d’écrivain avec Sous le soleil de Satan 1926, roman qui eut un succès immédiat. Au mois de novembre, parut son Saint-Dominique, puis L’imposture 1927, La joie prix Femina de 1929 et Jean ne relapse les 1930, s’attaquant violemment à la bourgeoisie qui l’avait déçu, il rédigea La grande peur des Bien-Pensants. Dans un article du Figaro de 1931, il rompit alors avec Charles Maurras et l’Action française. Séjournant à Palma de Majorque d’octobre 1934 à mars 1937, il y suivit de prés les événements de la guerre civile. D’abord favorable aux franquistes, il s’en détourna au vu des rapports étroits entre l’Eglise et Franco. A ce moment il écrivit Les Grands Cimetières sous la lune, parus en 1938. Entre-temps avaient vu le jour Un Crime1935, Le journal d’un curé de campagne grand prix du roman de l’académie française,1936 et Nouvelle Histoire de Mouchette 1937. Il quitta les Baléares et l’année suivante en 1938, embarqua pour le Brésil où il jusqu’à la Libération en 1945. Parurent d’abord Le scandale de la Vérité et Nous autres français. Pendant la deuxième guerre mondiale, s’insurgeant contre le gouvernement de Pétain, il inspira l’esprit de la résistance avec la lettre aux anglais 1942Ecrit de combat1944Le chemin de la croix des âmes1945 où sont réunis des articles de juillet 1945, il rentra en France et ce qu’il y trouva provoqua son indignation. Il collabora quelque temps avec La bataille, le Figaro, Combat, Carrefour et l’Intransigeant, publia en 1946 Monsieur Ouine , son plus profond roman commencé en 1933 et, en 1947, La liberté, pourquoi faire ? et la France contre les robots. Quittant à nouveau la France, il s’installa en Tunisie. Mais il devait mourir à Paris le 5 juillet 1948. Partager cet article Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous
L'abbé Donissan est un homme de foi sur le chemin de la sainteté. C'est pourtant à la recherche de Dieu qu'il se heurte à ses propres doutes, et remet en question ses croyances. Dans une sordide histoire de meurtre, il est confronté aux menaces de Satan. Mais, déterminé, le brave abbé lui mènera une lutte sans merci. Porté par la suite au cinéma, Sous le soleil de Satan est certainement le roman le plus troublant et le plus profond de Georges Bernanos. Georges Bernanos 1888-1948 est un écrivain français. Il passe la plus grande partie de sa jeunesse au Pas-de-Calais, lieu qui inspirera bon nombre de ses romans. Il poursuit des études à l'institut Catholique de Paris. C'est après avoir participé à la Première Guerre mondiale que Georges Bernanos publie selon ses mots un livre né de la Guerre'' Sous le soleil de Satan». Face a des difficultés financières, il s'installe dans plusieurs pays étrangers dont les Baléares, le Brésil en exil, la Tunisie.... Il publie en 1936 un autre de ses romans majeurs Journal d'un curé de campagne». Comme les titres l'indiquent, ses oeuvres représentent très souvent des personnages catholiques, confrontés au combat spirituel entre le bien et le mal.
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